By Constance Derouin.
Centre des Congrès, 4 mars 2017
14h57. Benoît Hamon devrait arriver d’une minute à l’autre. La salle du Centre des Congrès arbore le rouge. Faire battre le cœur de la France. De nombreux soutiens se préparent à intervenir, avant l’arrivée du candidat.
Annie Gérardin prend la parole. Militante PS engagée, féministe, cheffe du parti socialiste de la Marne. Celle qui avait dit être “sidérée, sous le choc” après l’annonce du renoncement de François Hollande à un potentiel second mandat semble aujourd’hui engagée dans la campagne de Benoît Hamon. Pour Annie Gérardin, il est important de s’intéresser à la place de la femme dans le programme du candidat à la présidence.
“L’écart salarial est plus que jamais un enjeu de cette campagne : aujourd’hui de 19%, il existera toujours dans 170 ans”
« Cette Agora Live, c’est un exercice démocratique inédit » remarque Eric Quénard. Créant un lieu de discussion, de dialogue, Benoît Hamon permet à chacun d’y participer, quelle que soit son origine, son opinion. Aussi, alors que beaucoup de socialistes considèrent le candidat comme trop à gauche, il est aujourd’hui nécessaire, selon E. Quénard, de dépasser les structures politiques classiques, de mieux représenter la société française, dont la volonté de transformer est réelle.
Cette ambition de la démocratie transformée, c’est ce qui attire Michelle Severs. Cette dernière, après avoir posé la question “Pourquoi devons-nous voter Benoît Hamon”, argumente sous la forme d’un discours anaphorique.
“Voter Benoît Hamon, c’est garantir à la France un nouveau projet de société. Voter Benoît Hamon, ce n’est pas seulement regarder le train des mutations, mais monter dans ce train, et œuvrer pour une société au service du bien-être des citoyens et non pas de la finance.
Voter Benoît Hamon, c’est croire en la coopération du secteur social, économique, solidaire, et non plus les opposer. Voter Benoît Hamon, c’est arrêter de fustiger le secteur public, c’est le reconnaitre comme une composante à part entière de notre modèle de développement.
Voter Benoît Hamon, c’est enfin croire en ses capacités de résilience, d’innovation, qu’elle soit technologique mais aussi sociale, culturelle, sociétale.
Enfin, voter Benoît Hamon, c’est réinventer la démocratie, mais aussi la faire vivre”
Puis, sous les acclamations, pancartes rouges et blanches brandies, le candidat PS à la Présidence de la République entre dans la salle. Détendu, il s’installe sur le tabouret au centre de la scène, sous un panneau lumineux arborant le slogan de cette campagne, “faire battre le cœur de la France”.
Son objectif ? Faire respirer la démocratie. Alors que certains basent leur campagne sur une technique qui s’apparente au culte de la personnalité, il semble pertinent pour Benoit Hamon de rappeler que cette élection présidentielle ne se joue pas sur le génie d’un seul : c’est l’intelligence collective qui prime. L’unité collective, comme le “talisman de la gauche”, pour reprendre Mitterand.
Arrive enfin le début de l’échange basé sur des questions, posées par des citoyens volontaires, tirés au sort, et la réponse du candidat à la présidence.
Des questions sociétales, des interrogations, mais aussi des enjeux plus complexes sont abordés.
L’enjeu de la scolarité, au centre de cet Agora Live.
Cette rencontre interactive est l’occasion pour les volontaires, de voir si Benoît Hamon a réponse à des questions parfois inhabituelles dans les débats politiques, qui semblent pourtant centrales au sein des foyers aujourd’hui, notamment autour de l’éducation, de la scolarité et de l’enseignement supérieur.
Aujourd’hui, le destin scolaire d’un enfant est très corrélé avec son origine sociale. On parle d’égalité dans l’enseignement, à l’école.
“L’égalité, c’est de donner plus de moyens dans les milieux les plus difficiles, la possibilité pour chacun de s’épanouir : l’égalité c’est de consacrer plus à celui qui a le moins : c’est un projet qui enracinera l’égalité dans l’école de la république”
Au cours de cet Agora Live, enfin, sont posées des questions parfois dangereuses, qui suscitent le débat : entre GPA, à laquelle le candidat est défavorable – “parce que les dérives, puisqu’il y en a souvent, pousseront à la marchandisation du corps de la femme” – réponse qui suscite parfois déception dans l’assemblée, ou encore question sur la Taxe Rose, que le candidat semble ne pas connaître, arborant pourtant un programme visant à améliorer les conditions de vie des femmes.
Alors que les nombreuses affaires médiatiques nous détournent des vrais enjeux de cette élection, cet exercice de l’Agora Live permet au candidat à la présidence de la République, Benoît Hamon, d’ancrer sa campagne dans une volonté d’évolution et de renouveau démocratique. Identifiant les individus comme des acteurs de la société, et ainsi de la vie politique, il donne la parole aux intéressés, se confrontant avec la réalité du quotidien, et adaptant sa politique aux vrais enjeux sociétaux.
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