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Rentrée politique sur le campus de Reims

By September 13, 2017October 16th, 2022No Comments9 min read

Par Antoine Humbert ; interview avec Mattia

«  Je suis peu curieux des nouvelles ; la politique m’assomme, tout cela m’abrutit ou m’irrite. »

Il est évident, d’après cette citation si bien tournée, que Gustave Flaubert n’affectionne pas particulièrement la politique et qu’il n’aurait pas cherché à intégrer notre merveilleuse institution. Pour nous étudiants de SciencesPo, la politique fait bien entendu partie de notre quotidien, que ce soit à travers les cours, les débats ou les conversations toutes plus animées les unes que les autres dont l’on entend des brides en passant dans les couloirs ou dans la cour. Malgré la pause estivale des vacances puis l’excitation des premiers jours, le campus revient petit à petit à ses habitudes et la politique reprend sa place dans le quotidien animé des étudiants rémois.  Cette année post-élections semble être dédiée essentiellement au renforcement des partis, au débat de fond et à la remise en question des politiques du gouvernement Macron. Les étudiants de deuxième année les plus engagés dans leur partis respectifs sont déjà à la recherche de leurs successeurs de l’an prochain alors que ceux-ci cherchent encore à s’adapter à leur nouveau mode de vie. C’est dans cette euphorie partisane que notre campus accueille cette semaine la rentrée d’une association politique restée longtemps inactive et que beaucoup attendaient,  l’association rémoise du parti Les Républicains. A cette occasion, j’ai pu interviewer son président, Mattia.

Mattia, afin de commencer notre interview, que penses-tu de la place de la droite en France ? Celle-ci a-t-elle était fragilisée par l’absence de la droite « traditionnelle » au second tour des dernières présidentielles ?

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M. : Bien qu’on entende beaucoup dire ces derniers temps que le clivage gauche-droite est dépassé, que 

 

nous ne sommes plus de gauche ou de droite mais à la fois de gauche et de droite ; je suis persuadé que ce clivage existe toujours. Il me semble que la majorité des gens sur le 

 

 

campus le ressent, le vit et en a conscience. Par conséquent, la droite, les idées de la droite, les valeurs portées par la droite sont encore essentielles en France. Il est vrai par ailleurs que cette droite n’est pas unique mais qu’il en existe plusieurs. Historiquement, il y avait deux partis de droite qui se mettaient d’accord pour ne présenter qu’un candidat aux grandes élections. On assiste aujourd’hui à une division semblable entre la droite de Pécresse et de Juppé et la droite de Wauquiez et de Fillon. Ces droites ne sont pas pour autant antithétiques mais seulement deux façons différentes d’appliquer des valeurs communes. Quoi qu’il arrive, il faut que la droite reste unie et forte pour faire avancer ses valeurs.

La défaite de la droite aux dernières élections est à la fois dû à une réalité conjoncturelle et des raisons sous-jacentes qui perdurent depuis ces 15-20 dernières années.  On a assisté durant ces années à une “moyennisation” du discours politique. La différence entre la droite et la gauche se résumaient pour beaucoup à des questions techniques : augmenter la TVA pour baisser la CSG ou augmenter la CSG pour baisser la TVA. Cela a eu pour conséquence de déconcerter l’électorat qui votait un tour un droite un autre à gauche et ne savait plus se positionner sur l’échiquier politique. Macron a pu profiter de cette moyennisation ainsi que de la faiblesse de ces adversaires, aussi bien du PS où la campagne de Benoit Hamon fut un désastre en raison du manque de soutien du parti et de la percée de Mélenchon, qu’à droite où les affaires ont déstabilisé la campagne. Malgré tout, on retient que les valeurs de la droite font quand même l’adhésion d’une vaste majorité des français puisque malgré les affaires, Fillon est arrivé à moins de 470 000 voix du second tour.  

Etre de droite dans une institution de gauche, ce n’est pas un peu compliqué par moment ?

M. : Non, ça va. La majorité des étudiants de SciencesPo sont politisés et s’il est vrai que par moments certains ont du mal à distinguer la personne politique de la personne en elle-même, ils restent en minorité. Je suis en collocation avec un petit blondinet qui vote Macron, je suis très ami avec un Hamoniste/Mélenchoniste et tout se passe très bien. Les croyances font partie de l’identité de chacun et non l’inverse. Néanmoins, il est vrai que certaines personnes restent clivées et ne parviennent pas à être tolérants tout en prônant la tolérance.

Mattia, tu es italien, né en suisse, tu résides à Monaco, et par conséquence tu n’as pas le droit de voter en France. Comment se fait-il que ce soit toi le président des Républicains du campus et pourquoi un tel engagement de ta part ?

M. : Je suis en effet italien, né en suisse et je réside à Monaco et c’est pour cela que je suis président des Républicains. Derrière mon engagement, il y a une volonté à termes d’obtenir la nationalité française et pour l’instant je vis mon engagement politique à travers le militantisme ce qui me permet de faire entendre ma « voix » à travers les longues nuits de collage, d’affichage, de tractage, d’organisation des événements… Donner mon temps, c’est une façon pour moi de faire entendre mes convictions politiques.

Pour terminer, vous organisez une réunion d’information demain soir avec Catherine Vautrin, présidente du grand Reims, vous attendez-vous à voir beaucoup de monde et quels sont vos projets pour cette année universitaire ?

M. : Catherine Vautrin, qui est la marraine de notre section pour cette année nous fait donc l’honneur de venir nous voir demain, mercredi 12 septembre à 17h30 pour notre réunion d’information dans la salle des Actes. On choisit cette salle car il s’agit d’un lieu de passage où chacun peut se rendre et c’était là, le but de la réunion : l’ouverture. Nous ne sommes pas là pour rester entre nous. Au contraire, nous voulons que des personnes n’ayant pas encore d’opinion politique ou ayant des opinions politiques contraires ou ayant des fausses idées sur la droite aient le courage d’entrer pour échanger, écouter les discours voir voler deux-trois petits fours et un verre de coca afin d’en apprendre plus sur la droite et ses valeurs. On veut casser l’image du jeune de droite qui vient de Neuilly et qui va tous les dimanches à la messe en latin ; il y a différentes droites, on peut être issu de la droite populaire comme de la droite des classes moyennes, la droite c’est seulement un ensemble de valeurs, de la droite catholique comme de la droite nietzschéenne. On espère évidemment avoir le plus de monde possible et de voir des gens ayant le courage de faire un tour et qui se sentent concernées.

Cette année, on va faire de très nombreux événements, où tout le monde est le bienvenu, (pas forcément sur le campus) peu importe leur orientation politique. Nous avons notamment une série d’évènements qui s’intitule « Les Républicains à la rencontre de… » où nous irons rencontrer des agriculteurs, des élus locaux, des sans domicile fixe, des retraités etc. Nous avons aussi une rencontre prévu avec un ancien ministre le 17 octobre prochain, mais aussi de nombreux autres événements, des débats, des conférences… On espère que ce sera une année riche et très intéressante.

Les Républicains lancent donc leur rentrée demain, mais ce ne sont pas les seuls sur le campus à s’activer en ce début d’année. Ce matin, un groupe d’étudiants de SciencesPo se sont notamment rendus au boulevard de la Paix afin de manifester contre la Loi Travail du nouveau gouvernement et défendre leurs convictions sur le travail et les libertés syndicales. Toujours est-il que malgré l’absence de toutes élections nationales cette année, celle-ci s’annonce riche d’un point de vue politique et promet des débats animés aussi bien entre les représentants des différents partis qu’entre les étudiants au fil de l’actualité politique et des mesures prises par le nouveau gouvernement.  La semaine prochaine, nous interviewerons Audrey Barbe et Samuel Teichman, co-présidents de l’association En Marche du campus.

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