Euraf Candidate Interview: Romaric Compaore

Interview by Mariam Ben Slama

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Pourrais-tu te présenter rapidement ?

Bonjour, je m’appelle Romaric Compaore, je viens de Ouagadougou au Burkina Faso. Je le dis tout le temps mais ceci est la première fois que je passe plus de deux semaines hors de mon pays. Je suis encore en période d’adaptation mais je m’en sors bien. Il y a des choses à améliorer sur le campus mais chacun fait de son mieux pour faire avancer les choses. Après tout, l’être humain n’est pas parfait et il y a des choses que j’ai vu ici que je souhaiterais vraiment améliorer.

D’après toi, quel est le rôle du délégué des étudiants sur le campus de Reims ?

Je pense qu’avant le rôle, il faut parler de la volonté de s’exprimer au nom de tout le monde et de bien faire. Je pense que tous les candidats, quelles que soient leurs idées et leurs manières de faire, veulent améliorer les conditions de vie sur le campus. Pour moi, le rôle d’un représentant du programme Europe-Afrique est de cerner les besoin urgents et à long terme des élèves du programme et d’essayer de faire en sorte de remédier aux besoins de ses camarades.

Pourquoi te portes-tu candidat ?

Je me présente tout d’abord candidat parce que j’aime l’Afrique et le monde : c’est la raison pour laquelle je suis dans le programme Europe-Afrique. C’est aussi parce que je suis dans un milieu agréable mais où il y a encore des choses à améliorer et je pense pouvoir contribuer à l’épanouissement de élèves de Sciences Po. Je n’ai pas de potion magique et je ne peux pas tout faire mais j’aime travailler en groupe et si j’en ai l’occasion, j’aimerais travailler avec les autres candidats et mettre en place leurs idées pertinentes. Les miennes ne sont pas toutes parfaites, mais je veux apporter ma contribution et aider à améliorer l’environnement dans lequel on vit et on étudie.

Pour quelles raisons serais-tu un bon délégué ?

Je ne le suis pas, au sens ou je n’ai pas des milliers de diplômes et d’expériences. J’ai évolué dans un milieu où je devais représenter mes camarades, j’ai toujours été délégué de classe depuis la primaire. J’ai aussi été président du bureau des élèves et capitaine de l’équipe de football au lycée. J’ai donc été dans des situations où je devais penser aux autres et non à moi-même. Mais je ne vais pas citer ces expériences comme des tickets pour me légitimer en tant que représentant. Il est vrai que je ne suis pas novice dans ce milieu mais je veux collaborer avec les autres représentants.

Si tu es délégué, quelles seraient ta mission principale et tes objectifs cette année ?

Comme nous sommes des élèves, en premier lieu j’ai des objectifs académiques reliés au programme Europe-Afrique. A travers mon observation et mes conversations avec mes camarades, j’ai réalisé que ce l’on vit de manière générale est assez surprenant. Ce n’est pas vraiment ce à quoi nous nous attendions à apprendre. Je voudrais donc approcher l’administration pour que l’on aborde plus la partie africaine du programme qui manque dans nos cours pour l’instant. Je compte, bien sur, le faire d’une manière formelle avec des réunions et éviter les affiches et le conflit direct. Nous voulons passer le message pacifiquement et de façon respectueuse. Nous sommes du même côté que l’administration et nous savons qu’il y a encore des choses à rectifier. Nous pourrions avoir un cours sur l’histoire des Afriques par exemple ou quelque chose de la sorte. Je propose également des réunions régulières avec les délégués de classe en conférence ou en cours magistraux afin de mettre aussi les professeurs dans les meilleurs conditions pour qu’ils fassent leur travail. Ces derniers manquent parfois de matériel adéquat tels que de micros, de stylos ou de simples bouteilles d’eau. Je veux faire en sorte que le professeur soit dans les meilleures dispositions possibles avant chaque cours.

En second lieu, je voudrais proposer un projet assez ambitieux; celui d’avoir un stand pour vendre des gadgets Sciences Po. Je suis toujours frustré lorsque je mets un de mes T-Shirts Sciences Po et que mes camarades me demandent où je l’ai eu. Ils peinent à avoir des signes d’appartenance au campus. Je trouve que ce stand peut aussi aider les élèves à développer l’esprit d’entreprenariat en enrichissant le stand avec leurs produits.

Enfin, je propose que nous organisions un événement Euraf où l’argent collecté irait à une oeuvre caritative, parce que le changement pour l’Afrique commence maintenant. Juste parce que nous sommes à l’université ne veut pas dire que nous ne pouvons pas mener de projet. Il faut améliorer les conditions sur le continent. Les promesses sont toujours là mais la population ne ressent aucun changement. Cet événement peut aussi être l’occasion de récompenser le meilleur membre ou le meilleur professeur afin de les remercier de ce qu’ils font déjà et de les encourager à faire mieux.

Si tu devais changer ou réformer quelque chose, en particulier au niveau de la vie étudiante, ce serait quoi ?

En plus de mes trois idées déjà proposées, si je devais en présenter une quatrième, ce serait que toutes les idées des autres candidats soient prises en compte et pas juste celles de celui ou celle qui est élu(e). Je sais que nous voulons tous bien faire. C’est pour cela que, si je suis élu, je ferais de mon mieux pour inclure leurs idées afin de travailler ensemble.

Si tu devais être une personnalité, qui serais-tu ?

(rires) Je serais beaucoup de personnes à la fois mais si je devais choisir, je serais Thomas Sankara, le président du Burkina Faso, qui a aussi donné le nom à mon pays. Cet homme est une exception parmi tant d’autres. Je me demande sans arrêt comment il a fait pour résister à la corruption et à la bourgeoisie. Il est très exemplaire, il disait toujours la vérité devant qui que ce soit et dans n’importe quelle circonstances. C’est quelqu’un qui a voulu travailler pour son pays et pas pour s’enrichir. C’est un homme intègre d’où le nom du Burkina Faso qui veut dire “le pays des hommes intègres”.