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3As around the world

By October 13, 2017 No Comments

Propos recueillis par Justine Guerineau

L’année dernière Margaux Rémond, originaire de Lyon, était en deuxième année dans le programme euro-américain du campus de Reims. Elle effectue actuellement sa troisième année à l’université Queen’s à Kingston, Canada.  

Margaux a accepté de répondre à nos questions depuis Ottawa où elle fête Thanksgiving chez l’une de ses colocataires.

Quels sont les différents départements accessibles aux exchanges students ?

Je dirais la plupart d’entre eux. Personnellement, j’étudie dans la Faculty of arts and sciences, comme la plupart des étudiants en échange de Sciences Po. La business school est également ouverte aux exchanges.

Comment qualifierais-tu la charge de travail en dehors des cours ?

Importante mais supportable. En fait, je retrouve peu ici la plupart des exercices « phares » de Sciences Po. Je n’ai aucune présentation orale à préparer. Les midterms ne sont pas tous programmés au même moment et ne valent pas autant que sur le campus de Reims. Globalement, les notes sont centrées autour d’un ou deux essays, un midterm, un final et la participation. Le travail hebdomadaire comprend les readings, qui sont nombreux et dont la lecture est nécessaire pour participer en classe. Considérant le fait que nous avons moins d’heures de cours qu’à Sciences Po et que c’est à peu près le seul travail demandé, la plupart des élèves les lisent. Maintenant je dois avouer que, quand on a le monde à découvrir, certains passent à la trappe…

Que penses-tu du campus ?

Je le trouve magnifique ! Il est situé sur le lac Ontario. D’innombrables ressources sont mises à la disposition des élèves, autant au niveau des activités extra-scolaires que des services de santé (physique et mentale). Il existe également un service gratuit qui te permet d’être raccompagné le soir, où que tu sois dans la ville. Au niveau de la sécurité, des lampadaires bleus ont été placés dans tout le campus pour permettre aux élèves de localiser les « emergency telephones ». Ils peuvent utiliser ces bornes d’appel s’ils se sentent suivis par exemple. Si un élève considère qu’il court un risque en s’arrêtant pour téléphoner, il peut également appuyer sur tous les boutons qu’il croise afin que l’université puisse le localiser. Par ailleurs, il y a toujours quelqu’un à la Joseph S. Stauffer Library qui est ouverte de 8h à 2h du matin.

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Comment décrirais-tu les relations entre professeurs et élèves ?

C’est à peu près le même schéma qu’à Reims : les élèves sont assez à l’aise avec les TA qui sont pour la plupart extrêmement jeunes (certains ont à peine deux ans de plus que nous). Maintenant, si je devais comparer à un système universitaire français, je dirais que c’est plus informel, plus friendly. A contrario, les professeurs de lectures sont plus inaccessibles. L’année dernière, nous étions environ 200 élèves par lecture, tandis qu’ici, les amphithéâtres sont conçus pour accueillir plusieurs centaines d’élèves.

Tu avais passé l’IELTS ou le TOEFL ?

L’IELTS. Un minimum de 7 est requis. Mais l’université accepte également le TOELF avec un score minimum de 88.  

C’était ton premier choix ? Qu’est-ce qui t’a attiré dans la perspective d’étudier au Canada ?

En fait, Queen’s était mon troisième choix et je suis incroyablement heureuse de ne pas avoir été reçue dans mes deux premiers choix (l’université de Toronto et l’université Concordia à Montréal). Kingston est une petite ville et, lorsque je compare mon expérience à celle de mes amis qui étudient en métropole, je m’y sens plus intégrée. Le campus est vraiment situé au milieu de l’activité. Par ailleurs, je vis dans une collocation de 7 personnes avec qui je m’entends très bien. Nous habitons dans une maison sur le campus, gérée par une coopérative. Il y a une cinquantaine d’années, quelques étudiants se sont endettés en achetant de nombreuses maisons sur le camps et en formant une association. Aujourd’hui, il est possible de vivre dans ces logements en adhérant à l’organisation. Les membres participent au remboursement de la dette en reversant leur loyer directement à la coopérative, et non à un propriétaire privé ou une résidence universitaire.  S’ajoute également le système de repas, ou “meal plan”. Je travaille quatre heures par semaine dans la cuisine de la grande maison centrale, surnommée la « dining room » ou « le 397 », en référence au numéro de la maison. En échange, je profite de 3 repas par jour à prix dérisoires et je ne perd pas de temps à faire les courses ou à préparer à manger.

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En ce qui concerne mon choix d’étudier au Canada, je tenais à vivre une expérience académique en Amérique du Nord. J’aimerais profiter de cette année pour suivre des cours d’anthropologie. Je suis curieuse de voir comment le sujet est traité au Canada, qui est pour moi un modèle de réussite en termes d’intégration et de multiculturalisme, avec beaucoup d’attention portée sur les populations indigènes. Le Canada me faisait moins peur que les Etats-Unis dans la mesure où la culture est à la fois européenne et américaine. Par ailleurs, j’ai fait pas mal de patin à glace quand j’étais plus jeune, et j’avais vraiment envie de reprendre. J’étais également attirée par l’expérience de la nature et des grands espaces.

Quelles sont les différentes options de logement à Kingston ?

Les trois options privilégiées par les étudiants sont les suivantes : les résidences, où tu vis avec une autre personne dans une chambre gérée par l’université. Le règlement est assez strict: tout ce qui a trait à l’alcool ou les visites est contrôlé. La salle de bain se situe sur le palier et les chambres ne sont pas pourvues de cuisine. En général, les premières années choisissent de vivre en résidence avant de changer de logements en deuxième année.

Les deux autres options sont les maisons privées, dans lesquelles les étudiants vivent en collocation ou la coopérative qui appartient au monde associatif, et qui n’est donc pas gérée par l’administration. L’absence de contrainte constitue un véritable avantage.

Quelles sont les différentes procédures administratives pour étudier au Canada?

Je dois avouer qu’avant de partir, j’avais très peur de ces procédures. En réalité, ça a été bien plus simple que je ne le pensais. J’ai obtenu mon visa canadien au bout de 2 semaines après avoir présenté ma demande et remplit le formulaire sur internet. Votre numéro de passeport vous sera demandé pour le Visa et l’AVE (Autorisation de Voyage Électronique). Si je peux donner un conseil – et je parle d’expérience –  ne vous plantez pas sur les caractères pour éviter les sueurs froides à l’aéroport. J’ai également ouvert un compte au Canada avec une banque partenaire de l’université. L’opération est gratuite et tous les distributeurs automatiques de billets sur le campus appartiennent à cette banque. Quant au téléphone, ça coûte TRÈS cher. J’ai donc acheté une carte prépayée qui me permet uniquement d’envoyer des sms, pour 15$ par mois, ce qui me convient tout à fait. Je m’en sors bien avec la wifi qui est disponible partout dans le campus et dans les cafés. Pour l’aspect académique, l’université est très à l’écoute et le centre international apporte une aide précieuse.

Quels sont les indispensables à placer dans sa valise et combien faut-il en prendre ?

Je suis partie avec une valise de 23 kg et un bagage à main, un sac de randonnée pour être plus précise. Le sac à dos est pour moi un indispensable. Il m’a été très utile le week-end dernier lorsque mes amis et moi sommes partis camper au parc national Algonquin (dont la taille équivaut à 1/4 de la Belgique). C’est un endroit magnifique. Je conseille de le visiter durant l’été indien, les couleurs sont incroyables ! Nous avions tout préparer, en passant par la location de voitures, le matériel et la réservation du camping. Nous avons marché sur 40 km sous 0°C mais c’était magique ! Le week-end précédent, je suis partis à Charleston lake avec le club outdoor de l’université. C’était plus facile, puisque le club s’est chargé de toute l’organisation.  

Es-tu membre d’une association ? Est-ce que tu fais du sport ?

Je suis membre du club outdoor que je viens de mentionner ainsi que du club de patin à glace. Participer à une association peut se faire sous forme de loisir ou de compétition, sachant que celles-ci sont peu ouvertes aux exchanges.

Quel est selon toi le budget mensuel idéal pour vivre à Kingston ?

C’est difficile à dire, dans la mesure où je paye mon loyer et mon « meal plan » à la coopérative à la fin du semestre (Septembre et Janvier), mais je dirais 550 euros par mois pour le logement et la nourriture. Le budget est plus élevé pour les étudiants qui vivent en résidence ou en maison privée. En ce qui concerne les dépenses extérieures, il faut ajouter la wifi (qui me coûte 9 dollars par mois) et le téléphone, mais c’est à peu près tout. Evidemment, en début d’année, j’ai également dû racheter tout ce que je n’avais pas pu ramener avec moi: des serviettes, draps, plantes, cosmétiques (si j’avais eu connaissance du prix des marques françaises ici, j’en aurais ramené des litres !), une multi-prise et tout le matériel scolaire. En ce qui concerne les sorties, je dirais que j’ai payé entre 60 et 100 dollars pour la location des voitures et les sorties campings des deux week-end derniers.

Jusqu’à présent, quelles sont pour toi les différences et les similarités avec la vie étudiante à Reims ?

En termes de similarités, étudier au campus euro-américain de Reims m’a permis de me familiariser avec les notions de syllabus, de readings à lire chaque semaine et de pourcentages attribués à chaque assignment. La période d’adaptation que j’ai vécue à Reims en première année, certains la vivent maintenant.

Au niveau des différences, je vis en plus grande communauté. Tous les matins, à 7h30, je suis au petit-déj avec tout le monde. Le campus est plus grand et j’ai l’impression de bouger davantage. Je travaille moins aussi (je sens que ça va me retomber dessus…). Une autre différence réside dans l’organisation des cours : à Reims, c’est très similaire d’un cours à l’autre (une lecture de deux heures suivi d’un séminaire de deux heures). Ici, il peut m’arriver d’avoir trois heures de lecture sans séminaire.

Ton top 3 des lieux à visiter à Kingston ou aux alentours ?

Comme je le disais précédemment, le campus est situé sur le lac Ontario. Le bord du lac est un véritable paradis pour aller courir, faire du vélo, organiser un pique nique ou simplement boire un verre. Il est également possible de prendre un ferry gratuit pour visiter les petites îles inhabitées aux alentours. Le bar Musiikki est super chouette ! Il propose de la musique live tous les soirs, avec un thème différent chaque jour. The Brooklyn est sympa aussi. Il est possible d’y écouter de la musique des années 40 ou de découvrir la danse en couple avec des gens que tu ne connais pas forcément.

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Prévois-tu de rentrer chez toi au cours de l’année ?

Non. Il s’agit d’un choix personnel. Je préfère utiliser l’argent qui m’aurait permis de retourner en France pour voyager. Je pars d’ailleurs à Cuba pour les vacances de Noel. En solo, ou avec mes parents, je ne sais pas encore. Je ne pense pas rester tout l’hiver au Canada, histoire de ne pas mourir de froid !

Quels seraient tes conseils pour les 2As qui s’interrogent actuellement sur leurs choix et sur la 3A en général ?

Je dois admettre que j’ai été un peu déçue lorsque j’ai reçu les résultats mais qu’aujourd’hui, je ne regrette rien ! Cela peut sembler idiot mais ne vous focalisez pas uniquement sur l’université dans laquelle vous allez être admis. L’important c’est ce que vous faites de cette année à l’étranger et les rencontres qui en résulteront.

Bon courage aux 2As dans leurs recherches ! Ne manquez pas les prochains épisodes de notre série 3As around the world !

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