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Par Zihuai Song

Source: South China Morning Post

 

L’objectif principal de la guerre commerciale contre la Chine est la réduction du déficit commercial avec Chine, qui a atteint 375 milliards de dollars en 2017.

Les États-Unis ont décidé d’imposer une taxe douanière de 25 % sur les marchandises variées chinoises qui valaient 50 milliards dollars en juin ; 25% de taxes douanières ont aussi été imposés sur d’autres marchandises chinoises qui valaient 200 milliards de dollars en août. En représailles, la Chine a annoncé des taxes douanières supplémentaires de 5 à 25 % qui cibleraient 60 milliards de produits américains, notamment des produits agricoles et de gaz naturel.

D’après un article rédigé par l’ambassadeur chinois auprès des Etats-Unis, Cui Tiankai, la Chine n’est pas responsable du déficit commercial des États-Unis et ce déficit n’est pas forcément désavantageux pour le développement économique américain.

Le déficit commercial n’est pas mal-intentionné, mais plutôt une réflexion de l’allocation des ressources sur le marché mondial. Les habitudes de consommation des américains – faibles en épargne et fortes en consommation – et le rôle du dollar américain comme devise internationale de réserves ont contribué au déficit commercial des États-Unis.

L’importation et la consommation de produits chinois est bénéfique pour les américains, particulièrement pour ceux qui appartiennent aux classes moyennes et ouvrières, grâce aux prix peu élevés des marchandises chinoises. Cela a pour conséquence que le commerce avec la Chine baisse le prix des produits de la vie quotidienne en épargnant en 2015 en moyenne 850 dollars de dépense à chaque famille américaine.

En vue de justifier le déclenchement de la guerre commerciale, le gouvernement américain a accusé la Chine de trois délits principaux :

1.Le vol de la propriété intellectuelle ;

2.Le transfert technologique forcé ;

3.Les contre-mesures sans base de droit international.

En répondant aux accusations provenant des Etats-Unis, l’ambassadeur Cui se défend. Selon lui, La Chine n’a jamais refusé de payer les redevances aux détenteurs de droits de propriété intellectuelle étrangers, soit un montant de 28,6 milliards de dollars en 2017 dont 25% sont destinés aux Etats-Unis. La Chine n’aurait jamais forcé les entreprises étrangères à transférer leurs technologies en Chine. Les contre-mesures adoptées par le gouvernement chinois sont prises après l’abandon unilatéral des États-Unis du consensus établi entre les deux pays juin dernier.

Comme l’ambassadeur a réitéré à maintes reprises, la politique de “pression maximale” adoptée par l’administration Trump ne fonctionnera jamais pour la Chine. La Chine ne veut pas une guerre commerciale, mais n’en a pas peur non plus.

La guerre commerciale est la stratégie adoptée par l’administration Trump pour ralentir l’émergence de la Chine, dont le PIB a déjà atteint 70% de celui des États-Unis. Les États-Unis, la première puissance mondiale, ne toléreront jamais qu’une autre puissance, quelque soit son idéologie ou culture, les remplace.

L’administration Reagan a forcé le Japon à dévaluer le Yen dans ‘l’accord du Plaza’ signé en 1985, qui a fait chuter la croissance économique japonaise. Son principal instigateur, Robert Lighthizer, a été nommé représentant du commerce par le président Donald Trump en 2017. Il est évident que le président actuel adopte la même stratégie que Ronald Reagan pour contraindre la montée en puissance de la Chine.

La croissance économique du Japon après la guerre dépendait dans une grande mesure de l’exportation des produits manufacturés, en raison d’un marché domestique trop limité. C’était le cas pour la Chine en 2008, dont 70% de la croissance économique dépendait de l’exportation. La Chine serait-elle aussi fragile que le Japon vis-à-vis des mesures belligérantes des États-Unis ? La réponse serait “oui” si on était en 2008, mais elle sera “non” en 2018.

Le gouvernement chinois a mis l’accent sur la hausse de la demande intérieure après la crise financière en 2008. Aujourd’hui, l’exportation ne constitue que 10% du PIB, autrement dit 8 sur 82 billions de dollars, dont un tiers de l’exportation est destinée aux États-Unis. En théorie, même si tous les commerces bilatéraux entre la Chine et les Etats-Unis s’arrêtent tout de suite, la Chine ne souffrira seulement d’une baisse de croissance économique de 0.2 à 0.5%, qui ne menacera pas le développement économique et la stabilité politique de la Chine.

Par ailleurs, la guerre commerciale avec les États-Unis permettra à la Chine d’élargir sa coopération avec d’autres pays, surtout ceux qui ont participé à l’initiative “La Ceinture et la Route”, proposée par le président Xi Jinping en 2013, qui envisage de renforcer la connectivité infrastructurelle et la coopération économique entre la Chine et 68 pays asiatiques, européens et africains qui englobent au total 68% de la population mondiale.

Pour conclure, la guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis sert plus un objectif politique qu’économique, qui n’est pas sans précédent. Ceci dit, la Chine aura la capacité de résister aux mesures économiques non favorables des américains en élargissant son marché domestique et en renforçant sa coopération économique avec d’autres pays dans le monde.

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