English version below
Par Sophie Grigoriu
En cette période d’Halloween, la peur est au cœur de toutes les préoccupations, et cela n’a pas échappé à l’équipe de Sciences Polémiques, qui en a fait le sujet de son showcase le mardi 23 octobre. Six orateurs de l’association ont livré des discours drôles et grinçants face à un amphithéâtre réceptif, avec des sujets imposés dont certains étaient tirés de films d’horreur ou d’angoisse,. Comme pour marquer le rite de passage entre équipe dirigeante 1A et équipe dirigeante 2A, les nouveaux présidents de l’association ont convié des anciens Polémistes rémois à animer la soirée en tant que jurés. C’est ainsi que Alexis Baujat, Gwendoline Houette et Amaury de Lamartinie ont pu questionner les orateurs et montrer aux spectateurs les règles et les codes d’un concours d’éloquence, explicitement comme implicitement.
Curieux ou amis des Polémistes, la foule a pu écouter Pauline Mornet, Miko Lepistö, Camille Ibos, Tom Durepaire, Mariam Ben Salma et Victor Layrolle sur des sujets aussi risqués que difficiles à traiter. « Une victime est-elle toujours consentante ? » ou « À qui le crime profite-il ? » sont des sujets glissants, sur lesquels les orateurs n’ont pas hésité à s’engager, quitte à mettre de côté le politiquement correct, voire à l’oublier complètement.
« They are all gonna laugh at you ». Peur simple et sociale du rapport difficile entretenu avec nos congénères, dans la veine de ce showcase placé sous le signe de la peur. Sans filtre, drôle et grinçante, la première oratrice a utilisé Carrie et ses menstruations comme point de départ d’un réquisitoire volontaire contre le patriarcat, qui a fait forte impression de par son début humoristique que son fond, pertinent, montrant l’équilibre entre la forme du discours et sa profondeur.
La soirée a été marquées par les questions de société notamment celle du féminisme. Mike Lepisto, le deuxième orateur, n’a pas hésité à s’exprimer sur sa relation avec sa mère pour répondre à la phrase « A Mom is a boy’s best friend », tiré du film Psycho d’Alfred Hitchcock. Entre jeux d’expression, de changement de volume de voix et humour, le côté pince sans rire a fonctionné et servira peut-être à de nombreuses personnes du campus à comprendre leur relation ambiguë au maternel ou au paternel, en ces longs mois rémois loin de leur foyer.
Camille Ibos, pour rester dans des questions freudiennes, a choisi de répondre à la question « Faut-il crier pour se faire entendre » et montrant un paradoxe : parfois, être silencieux est une forme de communication. Exemple concret fourni par la candidate : ne pas simuler lors de l’acte sexuel. Entre badinage et sérieux, Camille Ibos a su captiver l’amphithéâtre et l’interpeller sur des sujets graves, comme le réchauffement climatique et notre rôle dans ce processus.
Tom Durepaire, de son côté, n’a pas hésité à s’engager sur des pentes très glissantes quitte à laisser certaines personnes dans la salle silencieuses face à tant d’audace, et a su assumer ses jeux de mots sur les politiciens et ses phrases polémiques face aux jurés, qui n’ont pas hésité à appuyer sur les aspects les plus compliqués du discours.
Compliqué est le mot qui décrit le plus efficacement la phrase de départ de Mariam Ben Salma « Faut-il être peureux pour être courageux ? », qui a été suffisamment courageuse pour y répondre malgré l’éventuelle peur que pouvait lui inspirer l’exercice. Entre auto-dérision, poésie et contact avec son auditoire, elle a su relever le défi.
C’est finalement le président de l’association, Victor Layrolle qui a clôt la soirée avec « Une victime est-elle toujours consentante ? ». Référence à DSK, histoire personnelle et auto dérision n’ont pas manqué de faire rire la salle et de permettre aux jurés d’interroger sans concessions le nouveau président, qui s’est prêté au jeu.
Alexis Baujat, ex-président de l’association, a clos la soirée en reprenant chaque discours, en profitant de l’occasion pour critiquer avec esprit et vivacité les candidats et leurs discours, mettant en valeur les éléments les plus polémiques des propos qui ont sûrement été évoqués de nouveau au bar Saint Maurice, où orateurs et spectateurs ont pu se rassembler après le Showcase.
Gwendoline Houette, ex-présidente adjointe de Sciences Polémiques à Reims et jurée ce soir nous confie : « Le niveau était excellent, chaque orateur et oratrice a su se réapproprier son sujet pour le traiter de manière originale et personnelle. L’exercice des réponses aux questions – souvent source d’appréhension pour les candidat – a été particulièrement bien réussi, avec quelques réponses très drôles ou poétiques ».
Reste à voir ce que Sciences Polémiques va proposer tout au long de cette année scolaire, et si les autres évènements seront à la hauteur du premier !
English version
By Sophie Grigoriu
In this Halloween period, fear is on everyone’s mind, something that Sciences Polémiques noticed as they chose it as the main theme of their showcase on Tuesday, October 23. Some of the prompts were taken from horror movies such as Psycho and Carrie. Six orators responded to the challenge and delivered funny, cynical speeches to a conquered amphitheater. To mark the beginning of the new Sciences Polémiques team, the new presidents invited former members of Sciences Polémiques to be part of the event as juries. Alexis Baujat, Gwendoline Houette, Amaury de Lamartinie questioned the orators, to show the students the rules of such an event, explicitly and implicitly.
Curious people or friends of the Polémistes, the crowd listened to Pauline, Miko, Camille, Tom, Mariam, and Victor deliver speeches on risky topics such as “Is a victim always consenting?” or “Who does a crime benefit?”. The orators definitely didn’t hesitate to take risks and make polemical statements, forgetting the “political correctness” or completely putting it aside.
“They are all going to laugh at you”. This simple, social fear of the difficult relationship that we all have with our fellow peers, in the same vein as the rest of the showcase, centered around fear. Without limits, funny and cynical, Pauline Mornet used Carrie and her periods as the starting point of a dynamic speech against the patriarchy. The humanistic features and the very smart and convincing core of the argument conquered the amphitheater. The efficiency of good speaking skills and smart arguments once against proved to be a winning combination.
The evening featured lots of societal issues such as feminism. Mike Lepisto had to respond to the prompt “A mother is a boy’s best friend”, extracted from Psycho by Hitchcock. Easy going and very comfortable, Miko provided us with a very personal speech about his relationship with his mom, with his final conclusion being on the dialectic of distance and closeness. This may be useful to a very high number of students here at Sciences Po struggling with their family relationships while being far from home.
Camille Ibos stuck to Freudian matters and chose to respond to the question “It is necessary to scream in order to be heard?” in a rather original way by demonstrating the following paradox: sometimes, being silent is a way of communicating. For instance: not to simulate during sexual intercourse. Between badinage and seriousness, Camille Ibos succeeded in keeping everyone’s attention and speaking out on dramatic issues such as climate change and our very personal impact on this process.
Tom Durepaire, on the other hand, didn’t hesitate to place himself on a very slippery slope, even at the cost of leaving some people in the audience silent in the face of such audacity. His courage in owning up to every pun and word game before a jury eager to question him on the most obscure parts of his discourse has to be noticed and commended. Fear was the keyword that night and the event, but definitely not the motto of the orators.
Complicated was really the best word to describe the prompt of Mariam Ben Salma, “Do we have to be fearful to be brave?, who was brave enough to answer to it in spite of the potential fear she could have felt. Between self-mockery, poetry, and interaction with the amphitheater, she definitely succeeded in answering this risky question.
The president of Sciences Polémiques, Victor Layrolle, ended the event with his discourse answering the prompt “Is a victim always consenting?”. References to French politician Dominique Strauss-Kahn, Victor’s own personal background, and self-mockery succeeded in making the audience laugh and allowed the jury to question the new head of association without mercy.
Alexis Baujat, the ex-president of the association, concluded the evening with a “reprise” of every speech, to give a résumé of the highlights of the night. With a lot of spirit and vivacity, he kindly criticized the speeches and the speakers, maybe as a way to start the conversation around a beer at Saint Maurice, where orators and students met after the event.
Gwendoline Houette, ex-co-president of the association with Alexis Baujet and jury of the event told us: “the level [of the speeches] was excellent. Every orator succeeded in appropriating the prompt in an original and personal way. The exercise of the response to questions – often a source of apprehension for the candidates – [was] brilliantly executed, with some very poetic or funny answers”.
We shall see what Sciences Polémiques has in store for us this year and if the upcoming events will be as good as the first one!
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