J’ai toujours été une grande fan de séries et de films, notamment de grosses franchises commerciales. D’ailleurs l’application que j’utilise le plus est probablement TV Time et je passe mon temps à faire des quizs sur Biiinge pour savoir quel personnage de Stranger Things je suis.
Je ne fais pas cette introduction pour parler de ce qui pourrait s’apparenter à une addiction mais surtout pour vous expliquer pourquoi j’ai très tôt commencé à faire du “tourisme cinématographique”, sans même savoir que cette activité avait un nom.
Pour ceux qui ne le savent pas encore, le tourisme cinématographique ou ciné-tourisme se décline en deux pratiques : la visite de lieux spécialisés dans le cinéma (festivals, musées, parcs d’attraction) et la visite de lieux utilisés pour les tournages (studios ou décors naturels).
Pour ma part, même si je suis également une grande amatrice de parcs comme Disneyland ou Universal Studios, j’ai décidé de me concentrer sur cette deuxième pratique car je pense qu’il est important de prendre le temps d’y réfléchir. Notamment parce que les trois expériences que j’ai pu avoir ont été extrêmement différentes : d’abord à Londres avec Harry Potter, puis à New York avec Gossip Girl et cet été avec la Croatie et Game of Thrones.
La première différence a été l’importance du ciné-tourisme dans l’organisation même du voyage. En effet il y a une énorme différence entre se rendre dans une ville pour voir ces lieux de tournage et seulement profiter d’un voyage pour voir ces spots. Au-delà d’impacter le nombre de lieux de tournage que vous allez visiter cela aura également un influence sur la façon dont vous allez faire ce voyage : partir dans une ville avec l’optique de visiter son alter-ego imaginaire est bien qu’amusant, à la fois dommage et dangereux. Vous risqueriez de passer à côté de nombreuses autres activités ainsi que de la culture et de l’esprit de la vraie version de cette ville. Et surtout, d’être fortement déçu car ce que vous verrez ne sera jamais exactement comme à l’écran. Il serait donc regrettable de rentrer chez vous avec une image mitigée de ce voyage et l’impression de ne pas avoir vraiment visité cette ville.
Les villes concernées par le ciné-tourisme en sont parfaitement conscientes et ont donc développé tout un marketing touristique autour de cela. Outre le remplacement de lieux culturels et de magasins traditionnels par des points de vente de goodies, cela a également un impact sur le prix du voyage lui-même. Prenons le cas des studios Harry Potter près de Londres: commes les propriétaires savent qu’il n’est pas possible de profiter de cette expérience autre part, ils en profitent pour fixer des tarifs très exagérés en sachant pertinemment que les visiteurs continueront à venir. En revanche, si vous optez pour une des nombreuses visites guidées de lieux de tournages, le prix sera plus bas quoiqu’encore un peu exagéré si on prend en compte que ces lieux sont pour la plupart accessibles gratuitement et toutes les informations disponibles sur Internet. De plus, avec un peu de chance, vous aurez l’occasion de profiter gratuitement de ces prestations si vous êtes présent sur un lieu en même temps qu’un de ces groupes. Finalement, la solution la plus économique reste de faire ses propres recherches pour savoir où se situent les lieux et les visiter par soi-même. Cela vous permettra d’ailleurs de sélectionner ceux qui selon vous valent le détour, car les visites passent souvent par des endroits de tournage qui sans la décoration et la mise en scène ne sont même pas reconnaissables.
Pour être parfaitement honnête, j’avais une vision très positive du ciné-tourisme avant cet été car je m’y étais uniquement adonnée dans des villes très grandes et très touristiques.
A Londres, même si de nombreuses personnes viennent pour Harry Potter, une fois en dehors des lieux de tournage, je ne sentais pas que la ville en dépendait (et encore moins à New York).
La partie ancienne de Dubrovnik (Croatie) est un cas très différent: il s’agit là d’une ville fortifiée de quinze hectares, soit moins d’un kilomètre carré. Pour vous donner une idée cela correspond à peu près à la zone située entre les rues Gambetta, de Venise, des Moulins et le Canal, et qui pourtant accueille environ 10 000 touristes par jour. On ne peut pas faire deux pas sans tomber sur une visite guidée Game of Thrones, ou sur un magasin de souvenir sur ce même thème. À cause de cet afflux massif de touristes et des rues bondées, les locaux ont déserté la vieille ville et même si les autorités ont limité le nombre de navires de croisières, on peut réellement ressentir une sorte d’étouffement.
Il serait bien sûr hypocrite de ma part de dire aux gens de ne pas y aller alors que je l’ai fait (même si je n’ai pas choisi la destination pour Game of Thrones), mais je pense sincèrement que cette expérience m’a refroidie vis-à-vis du ciné-tourisme et plus généralement sur l’idée de visiter des “destinations tendances”. Même si j’ai apprécié ce voyage, je n’ai pas eu le sentiment de visiter Dubrovnik mais uniquement King’s Landing/Port-Réal parce que la ville entière soutient cette économie et le nombre important de touristes donne vraiment l’impression d’être dans un parc d’attraction.
C’est pourquoi je pense qu’il est important pour chacun de nous de réfléchir à la façon dont nous allons visiter un lieu et de prendre en considération l’impact que cela peut avoir non seulement sur notre voyage mais également sur le lieu visité.
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