Reims Polar, c’était le weekend dernier. Mais l’aventure continue en Italie sur Netflix avec Ripley, une troisième adaptation du roman policier de Patricia Highsmith (Monsieur Ripley, 1955).
Thomas Ripley, un faussaire à la réputation douteuse, habite dans la misère dans un appartement new-yorkais lorsqu’il est contacté par Herbert Greenleaf. Ce dernier lui demande de retrouver son fils, Richard, qui a été séduit par la dolce vita sur la côte Amalfi en Italie. Acceptant sa mission fort bien rémunérée, Ripley se rend sur place mais ne peut, lui aussi, qu’éprouver un fort engouement pour le mode de vie luxueux de son ancien camarade. Son envie d’adopter cette vie le poussera à imiter Richard, jusqu’à sombrer dans une série de crimes.
En noir et blanc – serait-ce à la mode ? – cette réalisation signée Steven Zaillian évoque ce stéréotype de la belle vie à l’italienne du mi-XXe siècle qui pousse encore aujourd’hui tant de touristes à se ruer sur les côtes italiennes. Mais au-delà du soleil, des plages, et des ruelles pittoresques, le scénario de Zaillian vous tiendra au bord de votre siège pour son air de suspens.
En commençant le premier épisode sans réelle connaissance des péripéties à venir, il vous sera fort difficile de prédire ce qui arrivera. Avec chaque volet, le scénario se renouvelle pour infuser chez les téléspectateurs une nouvelle bouffée de doute et de questionnements.
Le protagoniste est incarné par Andrew Scott (Sherlock), dont le charme insidieux ne vous échappera pas, et qui joue à merveille l’énigmatique Ripley. Au fil des épisodes, son but ne vous est jamais révélé, et vous, comme les personnages à l’écran, sentirez planer une impression de malaise dans l’ambiance de cette série. Mais il n’est pas le seul à abriter une sensation de mystère : Richard Greenleaf (John Flynn), le vrai, ainsi que sa compagne Marge Sherwood (Dakota Fanning) semblent eux aussi cacher quelque chose.
Cependant avait-on besoin de cette nouvelle adaptation du roman de Patricia Highsmith ? Si la première, Plein Soleil, a été oubliée par le grand public, le second, Le Talentueux M. Ripley, avec Matt Damon dans la peau de Tom Ripley, a su se maintenir parmi les films les plus réussis de l’acteur américain qui venait, à l’époque, de cartonner avec Good Will Hunting. Et puis, plus d’une fois, vous saurez reconnaître des similitudes avec Catch Me If You Can, un grand classique du chien et chat au cinéma, signé Steven Spielberg. Mais Ripley a su se faire une place parmi ces grandes œuvres en usant d’un style très fin. Tout y est fait dans la plus grande délicatesse et avec une certaine élégance, ce qui fait de Ripley une série plutôt calme face au film de Spielberg qui détient une bande-son quasi-mythique.
Bref, si vous cherchez à vous évader dans un monde du complot et du suspens, Ripley a de quoi vous divertir le temps de ses huit épisodes.
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