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De Mariano Eduardo Abad Colino (IE University, Madrid).

Que se passe-t-il dans l’Union européenne ? Est-elle en danger ?

L’Union européenne ne doit pas créer quelque chose de nouveau ou d’unique ; elle doit simplement viser ce qui est juste,  en mobilisant la participation de tous. Elle doit revenir à ses racines, à l’idée fondatrice qui peut être considérée comme perdue par certains. C’est pourquoi les objectifs de paix et de stabilité sont essentiels en ce moment. 

Cependant, la stabilité n’est pas toujours facile à atteindre, en particulier lorsque l’idée d’une identité européenne postnationale pose problème. Tant que l’identité nationale est bien ancrée, les tentatives de forger une identité européenne unique peuvent paraître intrusives, en particulier pour les personnes qui penchent vers les partis situés à droite de l’échiquier politique. Le sentiment d’unité européenne doit être promu, mais il ne doit pas se développer au détriment des identités nationales. Il est essentiel de trouver un juste équilibre entre les deux niveaux afin de ne pas faire transparaître une idéologie déconnectée de la réalité.

L’Union européenne étant synonyme de diversité rend le concept d’identité européenne très complexe. Une polarisation entre l’UE et les États-membres peut être préjudiciable car l’acquisition d’une identité européenne est parfois perçue comme un idéal absolu, tandis que  l’identité nationale est reléguée au second plan, voire considérée négativement. Les populations restent attachées à leur pays grâce au partage d’une culture commune, et l’UE ne peut pas s’emparer de ce sentiment. La question n’est pas de savoir si l’identité européenne est plus forte ou non, mais plutôt de s’interroger sur le rôle de l’UE dans la conciliation entre cette identité et l’identité régionale.

En effet, la cohésion au sein de l’UE est gravement menacée par le nationalisme et par la corruption, ce qui suscite des doutes sur la capacité de régions comme l’Herzégovine à s’intégrer pleinement. La promotion d’une mentalité paneuropéenne est d’autant plus difficile que l’identification régionale prévaut souvent sur l’idée d’une identité européenne collective. Certains programmes et certaines initiatives culturelles comme Erasmus + tentent de réduire cette fracture. Cependant, des signes plus forts d’unité européenne restent nécessaires, tels que l’exposition du drapeau européen et la réaffirmation de l’identité commune à tous les citoyens des pays membres.

Afin d’améliorer la coexistence au sein de l’Union, il paraît essentiel de réduire la dichotomie entre les identités régionales et européennes. Si les citoyens de l’UE se sentaient davantage liés à l’Union, sa démocratie, sa cohérence et ses principes fondateurs pourraient être considérablement renforcés. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui se sentent déconnectés de l’UE et des défis qu’elle doit relever. Par exemple, les institutions chargées d’organiser les différentes élections enregistrent une participation politique de plus en plus faible de la part des citoyens, tandis que les divisions avec certains groupes marginalisés s’accentuent. L’Union est également confrontée à un problème récurrent : le  manque de sensibilisation des citoyens au rôle, au fonctionnement, et aux actions de l’UE, malgré sa présence dans la vie quotidienne de ses habitants. Une des solutions pour l’UE serait d’améliorer sa communication et sa visibilité, afin que les citoyens se sentent davantage unis et plus européens.

Cependant, si l’opinion publique sur l’UE est majoritairement influencée par des médias appartenant à des intérêts particuliers et politisés, souvent orientés à droite ou à gauche de l’échiquier politique, il devient difficile pour l’Union de promouvoir une image claire et positive d’elle-même.


L’absence de stabilité, la peur du chômage, l’immigration et les multiples défis de l’UE entraînent notamment une montée du populisme. De plus, l’UE doit respecter le principe de subsidiarité et s’efforcer d’être transparente afin de regagner la confiance de ses citoyens, en particulier lorsque le niveau de vie ne cesse de baisser dans certaines régions.

Peut-on parler d’un récit européen commun ? Bien que l’Union européenne soit perçue par de nombreux pays comme une source de bonnes pratiques, elle demeure confrontée à des problèmes tels que la corruption. Pour de nombreux experts, la grande faiblesse de l’Union, c’est la perte de temps, car pour eux, vouloir l’unanimité pour décider peut être synonyme d’inefficacité. En face, les États-Unis, à travers un processus législatif fondé sur des majorités simples ou qualifiés, et la Russie, à travers un pouvoir exécutif fortement centralisé (qui est aussi une menace), agissent plus rapidement pour prendre des décisions. 

L’UE doit agir au plus vite, tout en acceptant les failles de son identité européenne. Face à ces difficultés, il est nécessaire qu’elle réconcilie ses actions avec ses valeurs afin de favoriser un véritable sentiment d’unité.

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