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Couverture: Le 10ème coup joué aux échecs par “la foule” contre le champion de monde Garry Kasparov. Très risqué, ce coup se révèle payant et montre que des milliers de joueurs amateurs, en unissant leurs compétences, atteignent le niveau du champion du monde. Source: https://www.youtube.com/watch?v=cWTn73BZs8c

L’élection présidentielle américaine montre une fois de plus la fragilité de la démocratie. Il devient pertinent de remettre en question ce système et d’en décortiquer les faiblesses, les forces, et de lui dessiner un avenir.

« Trump menace la démocratie ». Ces mots que Joe Biden publie sur Twitter après le procès Stormy Daniels, le 31 mai 2024, résument un constat partagé par de nombreux observateurs. 

La démocratie semble être une valeur sacrée. Sa fragilité face à l’extrême droite notamment nous rappelle l’existence d’autres formes de gouvernance. Selon moi, la démocratie ne devrait pas s’estimer intouchable, et devrait être remise en question si elle veut prouver sa valeur.

Une des définitions les plus répandues de la démocratie, est qu’elle désigne le pouvoir d’un grand groupe : le peuple.

Chacun d’entre nous possède des domaines de compétence et des domaines d’incompétence. De nombreux politiques sont ainsi compétents en matière de relations humaines, mais incompétents sur les sujets scientifiques. Cette incompétence choque Greta Thunberg, qui s’exclame dans son documentaire I am Greta : « j’entends des dirigeants qui ne savent même pas ce qu’est l’albédo ». Sur un sujet précis, les compétences des membres d’un groupe forment donc un nuage de points, chaque individu étant représenté par un point sur une échelle de compétence.

La démocratie est-elle réellement pertinente ?

Selon moi, la pertinence d’un système se juge au degré de compétence qui en est issu: si un système politique parvient à faire preuve d’une grande compétence, il peut être efficace face aux crises, et il peut atteindre avec succès ses objectifs. Selon moi, plusieurs issues sont possibles pour la démocratie. Ces issues sont mes propres concepts, que j’ai inventés. La « démocratie incompétente » serait la pire : le groupe s’aligne sur l’individu le moins compétent. Un scénario intermédiaire serait la «  démocratie moyenne » : la compétence générale du groupe serait donc la moyenne de la compétence des individus. Enfin, le meilleur scénario pourrait être celui où le groupe s’aligne sur le plus compétent en la matière.

Concernant l’autocratie, la compétence du système est aléatoire selon les défis rencontrés, puisque les compétences du souverain ne sont pas totales. La question qui émerge est donc la suivante : quelle est l’issue de la démocratie libérale pratiquée en Occident ? Démocratie incompétente, moyenne ou compétente ?

En général, lors des élections, l’issue est celle que je nomm « démocratie moyenne ». Le système représentatif uninominal, pratiqué dans toutes les  démocraties, encourage le citoyen à voter selon son intérêt. Mais en réalité, les intérêts sont parfois contradictoires (un compromis en ressort), et parfois court-termistes.

L’avenir de la démocratie: l’intelligence collective

Mais le principe démocratique a davantage de ressources : une quatrième issue possible serait l’addition des compétences de chaque individu du groupe. Pour moi, cela permettrait d’atteindre un niveau de compétence largement supérieur à n’importe quelle personne seule. En pratique, cette intelligence collective s’illustre, par exemple, dans le projet Wikipédia, qui englobe une foule d’anonymes ayant additionnés leurs connaissances respectives.

Reste à libérer ce potentiel de fond par des changements sur la forme. En effet, le scrutin uninominal, dans une démocratie représentative, a souvent pour conséquence une polarisation à l’extrême des citoyens, exact inverse de la recherche de consensus et de compétences. Selon moi, l’usage de la représentation déresponsabilise le citoyen, qui fait face à un « marché » de candidats, ce qui peut le conduire à la défense égoïste de ses intérêts, à la place du bien collectif.Des changements sur la forme devraient être, selon moi, au nombre de trois. Premièrement, le scrutin uninominal devrait être abandonné. À la place, les élections devraient se faire au jugement majoritaire, c’est-à-dire par une notation individuelle du projet de chaque candidat. L’élu serait alors le plus rassembleur, et non le plus clivant. À terme, la politique cesserait d’être le sujet qui fâche, mais serait au contraire un domaine de discussion recherchant le consensus. Ensuite, l’aspect représentatif devrait, selon moi, être réduit. Cela implique d’introduire plus de démocratie directe, par exemple, par tirage au sort. Enfin, la décision devrait être éclairée par des experts dans leur domaine, afin de la maintenir dans la vérité.

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    Maxime Martin

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