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Il est récurrent de voir apparaître des critiques envers les créateurs de contenus se penchant sur la cuisine et la gastronomie, lorsqu’ils présentent la nourriture qu’ils découvrent. Malgré tout, ils n’en sont pas moins un réservoir de découvertes et d’incitations au voyage. Les divers challenges et trends sont, bien évidemment, critiquables, car ils entrent, la plupart du temps, dans le cercle vicieux des réseaux sociaux, poussant à la surconsommation. Toutefois, ils peuvent nous inciter à nous munir de notre curiosité la plus débordante, et à faire des recherches au sujet d’un plat, ou bien sur la gastronomie d’un pays. Nous pouvons donc y voir trois facettes inconnues se dessiner peu à peu, la fusion food comme élément déclencheur, l’importance donnée aux voyages et à la découverte d’un pays et, en conséquence, à sa gastronomie. 

Aujourd’hui, redécouvrir la gastronomie se fait sous un nouveau jour, et mettre à l’honneur la cuisine redevient un objectif de premier plan. Cela peut se faire en apprenant à cuisiner avec les autres élèves, ou bien simplement en s’inspirant des émissions culinaires et des réseaux sociaux. S’informer sur les spécialités de l’endroit où nous vivons en fait également partie… Tout ceci fait partie d’un patrimoine culturel qu’il est essentiel de préserver. La nourriture est, en effet, une des composantes de notre société à part entière, car elle rythme nos journées, bien que tout le monde expérimente de manière différente. Malgré ces différences, de nombreux concepts ont émergé, tel que la fusion food, qui s’est aujourd’hui fait une place. La fusion food, dans le sens le plus littéral du terme, est la combinaison de plusieurs cuisines traditionnelles, repensées dans un contexte plus moderne, et souvent destinées à un public plus jeune. Parmi les exemples les plus connus, on peut notamment citer les tacos coréens, ou bien encore l’hybride des cuisines japonaises et péruviennes. Toutefois, la fusion food peut être clivante : ces assemblages sont parfois vus comme une nouvelle réinvention de la cuisine et de ses concepts, ou même une aberration. Finalement, que donne la rencontre de cultures et de patrimoines gastronomiques différents ?

À travers ces concepts, il est possible de mettre en valeur des cultures pouvant être méconnues, ou bien faire la lumière sur des recettes spécifiques. La fusion food s’est développée avec la mondialisation, et s’est imposée peu à peu comme un incontournable des adeptes de nourriture, aujourd’hui surnommés les “foodies”. Attention, toutefois, à ne pas se méprendre sur la réelle conception de ces nouvelles compositions culinaires, que l’on ne retrouve pas uniquement dans le cadre du fast-food. Ainsi, à l’origine, elle s’est répandue dans le monde gastronomique, notamment auprès de chefs de renom comme Paul Pairet, et son restaurant Ultraviolet à Shanghai. Suite à ce succès dans le monde de la gastronomie, le concept a été repris en partie dans les restaurants de fast-food, avec une implantation durable. 

En effet, ce mélange des saveurs et des recettes traditionnelles n’est pas récent, mais a connu une explosion ces dernières années. Nous pouvons même remonter jusqu’au Moyen Âge pour constater les premiers échanges d’épices et de condiments, mais aussi de poissons et autres viandes par l’intermédiaire des marchés et des comptoirs dispersés autour du monde. Le terme fusion food, lui, remonte seulement aux années 1970 et 1980, quand le chef New Yorkais Norman van Aken, à son retour de multiples voyages dans les îles et pays voisins, détourne le mot “fusion”. Il s’en sert pour décrire cet alliage de cultures et d’ingrédients. Ce terme a pour but de représenter cette cuisine inspirée par toutes ces cultures, toutes ces gastronomies, et tous ces pays différents, et va de la revisite à la complète déconstruction du plat. Cette cuisine de l’expérimentation permet un mélange délicat, mais également fracassant. Le croisement n’est pas brut, et il requiert une réflexion précise, de l’harmonie des saveurs, à la présentation des plats. Ici, la gastronomie est intimement liée à l’art et à la réflexion créative qui entoure les aliments. L’atout principal d’une telle rencontre réside dans la magie des goûts et des saveurs à faire découvrir au grand public. Toutefois, de nombreux critiques culinaires sont sceptiques quant à cette réinvention de la cuisine sous toutes ses formes, car elle sacrifie, selon eux, l’authenticité des recettes et l’histoire qu’elles contiennent. D’autres soutiennent que le terme devrait être abandonné, puisqu’il ne correspond pas à une réelle invention, mais plutôt un assemblage maladroit d’ingrédients que l’on fait passer pour révolutionnaire. Cependant, le succès planétaire de ce concept indique tout de même une certaine popularité, et une appréciation dans la plupart des pays pour cette forme de cuisine..

De plus, un avantage important de ces alliances, est l’ouverture au grand public de nombreuses cuisines, dont l’existence était ignorée jusqu’à présent. Cet élan créatif peut ainsi permettre aux diasporas du monde entier de renouer des liens à travers la cuisine et la pâtisserie. La fusion food peut même faire découvrir au plus grand nombre de nouvelles saveurs et façons de cuisiner. Quelque part, cette explosion planétaire de la fusion food est un déclencheur pour des échanges et voyages centrés sur la gastronomie, notamment dans le milieu de la restauration. En effet, de nombreux chefs reviennent de ces voyages avec une nouvelle méthode et vision de la cuisine. Et, souvent, de nombreux restaurants sont fondés sur la base de voyages et d’expériences, qui paraissent essentiels pour la découverte d’une réelle identité culinaire. Ici, nous pouvons faire le lien entre la gastronomie, et l’un des moteurs de cet art, les chefs. Le statut de chef, tant revendiqué par les cuisiniers, permet de s’affirmer et de donner une voix à une pratique qui peut se voir dissimulée par d’autres clichés ou d’autres idées reçues. On peut notamment penser à l’initiative du chef Massimo Bottura, qui vise à changer l’image de la gastronomie comme industrie du gaspillage, tout en rendant sa cuisine plus accessible. Cette identité donne en quelque sorte un rôle d’ambassadeur, à la fois de la gastronomie globale, et des identités régionales ou nationales, afin de continuer à répandre ces traditions. Par le style qu’ils imposent dans leur cuisine, et en se forgeant une figure respectée, ces chefs se font l’étendard d’une cuisine à la fois spectaculaire et réservée. Ils peuvent alors en profiter pour se placer en figure de défense de ce patrimoine, grâce à la notoriété qu’ils ont pû acquérir. Ils entretiennent un équilibre entre les saveurs, naviguant dans cet océan de possibilités apportées par leurs voyages et découvertes. 

Aujourd’hui encore, la gastronomie demeure un pilier fondamental pour différents pays et se détache comme un marqueur d’identité permettant de s’affirmer. En exportant ses recettes, leur préservation est d’autant plus facilitée si la gastronomie en tant que telle, avec ses produits et traditions, est connue d’autres publics. Bien que semblant parfois inaccessibles, ou trop difficiles à reproduire, ces recettes peuvent être appropriées d’une multitude de manières. L’atout principal des réseaux sociaux et de cette ouverture sur le monde est de pouvoir s’adapter aux produits à disposition, en soutenant des commerces locaux, tout en découvrant de nouvelles manières de faire.

Enfin, de plus en plus de voyages sont marqués par un facteur majeur dans le choix de la destination, la découverte des spécialités culinaires de la région. La gastronomie ne représente pas uniquement un aspect du  pays, elle en est une des composantes les plus importantes, et occasionnellement s’apparente à son ADN. Que la destination soit connue pour sa gastronomie, ou bien que l’on veuille la découvrir une fois sur place, nous assistons à une réflexion plus poussée quant aux destinations et lieux de vacances. L’avantage de telles pratiques est de ne pas se précipiter au premier endroit venu, mais réellement de cerner les attentes du voyage en termes culinaires et gustatifs. Suivant cette logique, une meilleure approche de la cuisine peut aider à diffuser cette logique réfléchie, contribuant au slow tourisme, une nouvelle pratique qui privilégie une approche plus responsable et respectueuse de l’environnement. Ainsi, le tourisme culinaire, en plein essor, semble avoir de beaux jours devant lui.

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    Lucie Bertrand

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