Par Raphaël Grach
Je me permets d’écrire ce court article au sujet de la décision qui a été prise lors de l’Assemblée Générale tenue ce lundi 23 avril. Il en a résulté l’occupation pour une durée indéterminée de l’amphithéâtre LS01 à 48 voix contre 43.
Sur le point de vue de la forme, a priori, peu de choses peuvent être reprochées à cette procédure, compte tenu du fait qu’une majorité apparente a pu être atteinte lors de cette Assemblée Générale, et que les étudiants opposés à cette proposition ne peuvent blâmer techniquement que leur manque de mobilisation.
Cependant je me permet d’émettre certaines réserves quant à la légitimité de cette issue, et ce pour quatre principales raisons que je souhaiterais, si vous me le permettez, partager avec vous.
En premier lieu, l’absence d’évocation du terme de blocage et de sa possibilité à l’ordre du jour de l’Assemblée Générale semble poser problème. Cette ambiguïté a pu conduire les étudiants dont c’était la préoccupation principale à se démobiliser en constatant l’absence d’évocation du “blocage” à l’ordre du jour. Que cette décision soit volontaire ou non, elle a conduit à une compréhension hétérogène et résulte donc d’un manque de clarté.
En second lieu, je demeure sceptique quant à la prise de décision initiale concernant l’organisation de ces Assemblées Générales, défendues principalement par des groupes étudiants favorables à une action militante (que je ne condamne pas). De ce fait, l’approbation initiale de la tenue d’une Assemblée Générale semble avoir échappé à toute consultation démocratique. J’y vois ici un vice de procédure démocratique, à laquelle les militant(e)s semblent particulièrement attaché(e)s, c’est pourquoi j’en réitère ici l’importance.
Troisièmement, le résultat du vote pour la proposition de blocage a affiché (selon le compte-rendu de l’Assemblée Générale), 48 votes favorables, 43 votes contres et enfin 28 votes blancs. Pour un total de 119 votes, cela veut donc dire que le vote favorable n’a pas sécurisé de majorité absolue, avec environ 40% des suffrages. J’y vois donc un vice de procédure de comptabilisation, qui a mes yeux rendrait invalide le vote s’il était nécessaire d’avoir la majorité absolue dans les modalités définies à l’avance.
Enfin, la diminution du nombre de votants entre les propositions retire également à la rigueur du vote. En effet, la dernière proposition du sujet 2, qui évoque l’occupation de l’amphithéâtre LS01 avec une lettre ouverte à M. Turpin, qui a obtenu une majorité absolue, compte un nombre de votants moins importants que celle sur l’occupation initiale. 106 pour cette dernière contre 119 pour la proposition de blocage simple.
En raison de l’importance des sujets débattus et du sérieux qui doit être le mot d’ordre des procédures à suivre, il me paraît important de ne pas laisser demeurer des doutes et des imprécisions sur le fond.
C’est pourquoi, en toute réserve, je m’avance avec deux propositions qui pourraient être susceptibles de faire progresser les débats d’une manière m’apparaissant plus légitime.
La tenue d’un vote électronique à issue contraignante (e.g. Google Forms), à l’image de celui du campus de Paris, pour demander l’avis des étudiants sur l’actuel blocage du campus.
La tenue d’un second vote électronique, celui-ci sur l’approbation de la tenue d’Assemblées Générales sur le campus, permettant ainsi de légitimer les débats et d’éventuellement mobiliser plus de monde.
Je suis conscient qu’il s’agit là de propositions très unilatérales, cependant constatant la tournure qu’ont pris les choses et du fait de ma confiance dans le débat démocratique, j’ai pris la liberté de vous proposer ces solutions dont la prise en compte demeure à votre discrétion.
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