Le lundi 3 février, les affectations pour la troisième année sont tombées, apportant leur lot de cris de joie et de pleurs. Depuis, quand on rencontre quelqu’un, on ne lui demande plus son nom, son programme, son année et d’où il vient mais son nom, son programme, son année et (si la réponse est 2A) “où il part l’année prochaine”. Même si Sciences Po n’a pas transmis de statistiques officielles, il saute aux yeux qu’une majorité du campus partira aux États-Unis, ou au Canada si un peu plus aventureux, mais rares sont ceux qui ont décidé de demander une université en dehors de l’Amérique du Nord.
Aujourd’hui, nous partons à la rencontre de certains étudiants qui ont choisi de sortir de ce schéma et qui découvriront dès septembre leur nouveau lieu de vie. Et qui sait, peut-être que cet article et les recherches qu’ils ont menées vous permettront de dénicher votre prochaine destination de rêve ou encore (si vous êtes en 1A), votre université de 3A.
Maeve Cucciol, déjà partie un an aux États-Unis après sa terminale, a souhaité profiter de sa troisième année pour découvrir un nouveau pays. Malgré tout, ne souhaitant pas rompre complètement avec ce qu’elle avait pu étudier en Euram, elle a fait le choix de se tourner vers l’Amérique latine, propice à l’étude de problématiques similaires telles la situation des peuples indigènes, et de l’histoire de ce continent qui permet d’observer celle des États-Unis sous un autre angle. Elle a d’abord pensé au Chili puis à l’Argentine mais les universités proposées étaient situées dans des zones très cosmopolites où elle craignait de ne pouvoir ni expérimenter la culture traditionnelle du pays, ni se mélanger à la population locale. Finalement, l’Université de los Andes à Bogotá lui permet d’associer à cette immersion dans la culture locale, des études de journalisme ainsi que la découverte d’un pays magnifique possédant une histoire passionnante. Sa seule appréhension est liée à la sécurité et notamment au décalage qu’elle pourrait ressentir après avoir vécu deux ans dans une ville calme comme Reims. Pour autant, elle sait que cette peur provient beaucoup de l’image donnée au pays et pas forcément de sa réalité.
Héloïse Kananura rejoindra l’année prochaine l’Université de Bergen en Norvège. Ce choix résulte de sa volonté de découvrir un pays radicalement différent et également de lui permettre, même si comme elle le reconnaît: « c’est cliché », d’être en osmose avec la nature. Avant de finalement tomber sous le charme des fjords et des montagnes entourant Bergen, elle avait longuement hésité avec l’Amérique latine, l’Océanie, voire l’Asie, mais à aucun moment elle ne s’était intéressée à l’Amérique du Nord, qui présente selon elle un mode de vie pas assez éloigné du modèle français et qu’elle avait déjà l’impression de connaître à travers toutes les séries ou films qu’elle a pu regarder. Elle voit cette année à l’étranger comme une pause avant le master pendant laquelle elle pourra prendre le temps de randonner dans les montagnes, visiter le pays, apprendre une nouvelle langue, goûter au froid piquant du Nord, étudier des sujets différents et avec un peu de chance admirer une aurore boréale. Par ailleurs, elle espère avoir la possibilité de faire tout cela au côté de la population locale et non pas au sein de la communauté Erasmus.
Ayant déjà voyagé sur une longue période en Californie, Emma Reillon considère, quant à elle, son rêve américain déjà accompli. Pour sa troisième année, elle a donc décidé de sortir de son cocon et de s’envoler pour la ville pleine de vie de Tel-Aviv afin d’y découvrir une nouvelle culture et langue et d’y vivre une expérience unique. Selon elle, si différents aspects de la ville l’ont attirée, c’est avant tout l’immense héritage historique de la région ainsi que la possibilité de s’immerger dans les cultures juive et israélienne encore inconnues à ses yeux, qui ont motivé son choix. Elle part sans attente particulière, souhaitant seulement s’imprégner de toutes ces nouvelles expériences, se laisser surprendre et profiter de ce que la ville a à lui offrir en terme de vie nocturne: après deux années sur le campus de Reims elle a besoin d’une «ville qui bouge» ! Ce choix de région n’a pas été pris par convictions politiques, mais force est de constater que la situation actuelle apporte certaines appréhensions, notamment sur la réalité de la discrimination et ségrégation entre israéliens et palestiniens derrière la façade dorée de la ville.
Mialy Radavidra n’a jamais été intéressée par la culture et la mentalité américaine. Dès sa première année, elle savait que sa destination de troisième année serait en Asie. En effet, son intérêt puis son choix de majeure Économies et Sociétés l’ont menée à s’intéresser aux problématiques liées au territoire asiatique, qui s’avère être presque un cas pratique de ce qu’elle a pu étudier et de ce qu’elle souhaiterait faire plus tard. Si le choix spécifique de la Corée du Sud et de l’Université de Corée à Séoul est d’abord lié à une volonté de visiter un nouveau pays, elle a également découvert pendant ses recherches que la culture coréenne partage beaucoup de similarités avec celle de Madagascar, son pays d’origine. De plus, Séoul, en temps que capitale cosmopolite, présente un mélange de tradition et de modernité qu’elle s’impatiente de découvrir que ce soit à travers la langue, ou bien les spécialités culinaires. Sa seule peur étant le choc culturel qu’elle s’apprête à vivre, et la pression possiblement induite par la rigueur de travail demandée, propre aux cultures est-asiatiques.
Même si ses parents auraient préféré qu’elle profite de sa troisième année pour intégrer une grande université américaine, Antoinette Charpentier a osé se tourner vers un pays qu’elle n’avait jamais visité, afin de vivre une expérience moins « basique ». Le plus important c’était de trouver un pays qui lui corresponde, elle a donc porté son attention vers l’Écosse, l’Irlande ou la Nouvelle Zélande, pays partageant une ambiance décontractée à l’image des pubs, ainsi qu’une certaine affection pour le rugby. Elle aimerait d’ailleurs beaucoup intégrer une équipe sur place afin de continuer ce sport et de rencontrer des locaux. C’est finalement à l’Université d’Auckland qu’elle posera ses bagages. Comme la plupart des troisième années, elle souhaite également visiter et profiter à fond de ce pays, d’autant plus qu’elle n’a que peu de chance d’y retourner, étant donné qu’il se situe aux antipodes de la France. Malgré tout, cette distance l’inquiète un peu car elle n’est jamais partie aussi loin de chez elle, et comme les saisons sont inversées, elle fera sa rentrée en milieu d’année.
Valentine Bauchot, pour sa part, est une étudiante en Euraf. Il lui semblait donc moins évident de partir aux États-Unis. De plus, l’image qu’elle avait du mode de vie américain et de son président actuel l’ont confortée dans son idée. Après avoir étudié pendant deux ans le continent africain, elle a souhaité aller enfin voir par elle même ce qu’il en était et a donc choisi l’Université du Witwatersrand à Johannesburg. Plusieurs raisons l’ont conduite à choisir l’Afrique du Sud, notamment les multiples expériences à sensations fortes proposées, à l’image de la plongée avec les requins ou du parapente. D’un point de vue académique, elle compte profiter de son année pour devenir bilingue en anglais et étudier tout particulièrement les statistiques. Toutefois, partir à l’étranger pendant un an soulève plusieurs appréhensions liées au fait de laisser ses proches pour partir seul dans un lieu dont on ne maîtrise pas toujours parfaitement la langue et où le mode de vie, la nourriture et les conditions de sécurité peuvent être différentes. Mais si les actuels 3A y ont survécu, nul doute que nous devrions nous aussi y parvenir!
Adèle Grillet is a second-year Euram student, and a Staff Writer for the Travel Section of the Sundial. She is from Poitiers, currently lives in Reims, and is already planning her coming years in Vancouver. If you’re looking for her, you will most probably find her lying on her couch, watching a series instead of studying.
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